Histoire 1 partie 1

Chapitre I:

Nous sommes en l'an 3067. Les rayons ardents du soleil viennent de disparaître, laissant la terre asséchée se refroidir rapidement. L'Explorateur III, aussi appelé EXIII apparaît à l'horizon.
L'EXIII appartient à la classe des Explorer, il dirige l'expédition d'exploration de la zone 378 de la planète Terre. Chacune des zones d'exploration est composée d'un couloir de 10 km de large et parcourant la totalité du diamètre terrestre en suivant l'ombre de la petite planète autrefois bleue. En effet, aujourd'hui encore, la technologie ne permet pas aux vaisseaux de supporter les chaleurs extrêmes qui règnent sous les rayons solaires. La Terre, autrefois planète verdoyante et fertile, n'est plus aujourd'hui qu'un vaste désert stérile. Le jour, l'absence d'atmosphère empêche le filtrage des rayons du soleil, ce qui occasionne des températures avoisinant les 400° C, et un taux de radiation mortel. La nuit par contre, les températures chutent très rapidement pour atteindre -150°C. Dans ces conditions, il est évident qu'aucune forme de vie n'a pu survivre.
L'expédition est composée, en plus de l'EXIII, d'un vaisseau de transport, permettant le stockage des échantillons prélevés et des éventuelles découvertes réalisées dans les vestiges de l'ancien monde. L’expédition comporte également un vaisseau de travail. Celui-ci, équipé de longs bras mécaniques, permet de forer le sol pour en extraire des prélèvements ou de saisir les objets, allant de très petit à plus que considérables, jalonnant le sol brûlé. Seul l'EXIII est habité, les deux autres vaisseaux étant plus lents et plus susceptibles de rencontrer un problème technique, il serait trop dangereux d'y embarquer un équipage. De plus, le haut niveau d'automatisation de ces engins permet à un seul homme de les piloter à distance.
Ola Frederiksen, Maître de bord de l'EXIII, scrute l'horizon à la recherche d'éléments qui lui permettrait de se mettre au travail. Il a déjà parcourut la moitié de la zone et n'a toujours rien trouvé... Frederiksen est originaire de la zone 3C27 de la mégalopole 2 et beaucoup se demande encore comment il a pu devenir maître de bord... En effet, en générale, seule les personnes issues des zones A ont ce privilège. Comme toutes les mégalopoles construites au début du millénaire, la mégalopole 2 est divisée en couches successives d'habitations, identifiées par une lettre de l'alphabet. La couche la plus intérieure possède la lettre A et la plus extérieure la lettre F. Cette dernière n'est pas habitée car les radiations et les fréquentes pluie de météorites y empêche toute vie. Les habitations étant attribuées en fonction de la situation sociale des habitants, la zone C est habitée essentiellement par les membres d'équipage des vaisseaux. Le père de Frederiksen n'était d'ailleurs que simple matelot à bord d'un Explorer, mais l'acharnement et l'aptitude au travail de Ola lui a permis de gravir les échelons et d'avoir aujourd'hui la charge de maître de bord. Ola repense à son parcourt quand il est interrompu:
- Monsieur ?
- Qu’y a-t-il Jackson ?
- Le scanner nous signale la présence d'une cavité.
- Et alors, ce n'est pas la première que nous trouvons...
- Celle-ci ne semble pas naturelle... La régularité de ses formes nous pousse à croire qu'elle a été volontairement creusée. De plus, en approfondissant un peu l'examen des résultats, il semble qu'elle renferme quelque chose...
Frederiksen eu beaucoup de mal à cacher la joie et l'excitation qui le gagnaient à l'annonce de cette nouvelle... Enfin quelque chose de concret à explorer!
- Très bien! Faites stopper les vaisseaux et qu'on envoie immédiatement une sonde d'exploration à terre pour faire des relevés et des mesures complémentaires. Nous avons exactement vingt-deux heures et dix-sept minutes avant de nous trouver rejoint par les rayons solaires.
- Bien monsieur.

Une voix dans l’intercom :
- Lieutenant Price, vous êtes demandée sur la passerelle.

Mackenzie Price s’étira…en soupirant. Ce lèche-botte de Jackson ! Toujours là pour vous rappeler à la réalité au plus mauvais moment. « Mac » s’était perdue dans ses pensées, en pleine contemplation de l’ombre qui prenait possession du paysage au dehors. Ça lui arrivait souvent de laisser vagabonder son esprit, elle pensait souvent à la Terre comme elle l’était avant, comme ils pouvaient encore la voir dans les archives laissées par leurs ancêtres. Qu’elle aurait aimer pouvoir respirer une fois le parfum de la nature qu’elle avait pu la voir sur les écrans tridéo…

- Hey Mac ! Tu as entendu.
- Oui, ça va, ça va, j’y vais !

C’était Roger le mécanicien de l’équipe qui la rappelait à l’ordre. Elle se mit en route non sans au préalable avoir asséné une tape amicale sur les fesses du colosse à la peau couleur café à qui elle rendait une quarantaine centimètres.


Ses pas résonnaient d’un bruit métallique dans le couloir du vaisseau. Pas bien grand celui-ci était composé d’une soute dans laquelle était entreposé le matériel, de deux cabines, ainsi que d’un petit laboratoire scientifique et de la salle de téléguidage des vaisseaux-drone. C’est là que Mackenzie passait la majorité de son temps en opération. C’est Ola qui avait insisté auprès de sa hiérarchie pour qu’elle fasse partie de l’équipe en charge sur l’EXIII.
Ils s’étaient connus à l’école d’officier-pilote et avaient partagé une relation courte mais pour le moins intense comparable à un feu d’artifice. Ils s’étaient séparé en toute amitié, chacun suivant sa voie. Ola et Mac étaient très différents. Lui avait les caractéristiques génétiques des gens vivant au nord de ce qui fut l’Europe, grand et mince, le regard glacial et les cheveux très clair, un comportement parfois distant, mais néanmoins gentil, il n’avait pas le charisme des plus grands chefs mais était néanmoins un bon meneur d’homme et un officier respecté. Elle était tout le contraire, petite, un mètre soixante-six, elle avait la silhouette agréable, voluptueuse et bien en chaire, ses yeux vert-gris pétillaient continuellement de malice et ses cheveux couleur de flamme coupés court finissaient de lui donner l’apparence d’une jeune femme de vingt-cinq ans… Dix de moins de ce qu’elle avait en fait.

Elle fit son entrée dans la salle de commandes.
- Me voilà ! Que se passe-t-il ? Je m’apprêtais à faire la check-list des drones. Mais on ne doit pas déjà être en zone d’opération…
- On va remettre à plus tard notre travail dans la zone actuelle. Les ordinateurs viennent de repérer une cavité.
- Quelle découverte… ! Ça n’a rien d’extraord….
- D’après Jackson, celle-ci aurait été creusée de manière artificielle et renferme quelque-chose. Nous abandonnons les prélèvements de sol et allons explorer ce trou et voir quel Lapin Blanc il renferme. Prépare-toi, nous serons sur la position d’ici vingt minutes.
- Je met les deux vaisseaux-drones en attente ? Et je prépare le mini-drone d’exploration ?
- C’est ce que j’aime chez toi Mac… Tu comprends vite. Il lui fit un sourire.
Elle lui rendit son sourire et sorti de la cabine sans un mot de plus.



Les yeux de Mackenzie pétillaient d’excitation, non pas à cause de leur découverte, mais parce qu’elle allait piloter son « mini-spy ». Cela faisait trop longtemps qu’elle n’en avait pas eu l’occasion. Piloter les vaisseaux-drones c’était une chose, un job, mais piloter le drone espion c’était une expérience. Aux commandes du petit engin, elle éprouvait une sensation de liberté que rien n’égalait, la machine devenait une extension de son corps. La caméra bi-oculaire devenait ses yeux et elle pouvait explorer à sa guise cet ancien monde disparu.

Elle revint en soute.
- Roger ! Grande nouvelle, j’ai besoin d’un coup de mains, mini-spy est de sortie cette nuit.
Le grand homme au regard sympathique sourit à son tour. Mac était comme ça, elle irradiait littéralement son entourage de ses humeurs.


- Jackson ?
- Oui Monsieur !
- Arrêtez de m’appeler monsieur, tout d’abord, nous ne sommes pas à bord du vaisseau amiral, et je préfère un peu moins de formalisme dans mon équipe, je vous ai recruté pour vos capacités de navigateur, pas pour vos manières.
- Oui Mon…. Heu…D’accord.
- Alors, maintenant, dites-moi si nous avons de nouvelles informations sur cette étrange cavité.
- Voilà, il semblerait qu’elle fasse environ 10 mètres de diamètre. Mais, c’est étrange, la forme qui avait été repérée au fond semble ne plus être présente. Pour tout dire, il semblerait que nos instruments ne soient pas en mesure de déterminer la profondeur.
- C’est tout ?
- Non, une dernière chose, si elle semble bien avoir été creusée artificiellement, il semble peu probable qu’un moyen mécanique aie été utilisé.
- Hé bien dites-moi Jackson, il semble qu’on soit tombé sur quelque chose d’intéressant. Cela nous changera d’extraire des carottes du sol. Continuez les analyses nous devons en savoir le plus possible avant d’envoyer le drone d’exploration.